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Chapitre 1 - La création de couvertures de livres… numériques
Lorsque Glose a souhaité mettre à disposition gratuitement plusieurs dizaines d’ouvrages libres de droits, le choix a été fait de les mettre en valeur par leur couverture afin de les rendre plus désirables.
J’ai donc commencé à créer une poignée de couvertures pour la collection de livres libres de droits de Glose. Cela a été l’occasion pour moi de découvrir (ou re-découvrir) certains grands classiques de la littérature que je ne connaissais parfois que de nom. En effet, pour concevoir la couverture d’un livre, il est nécessaire de s’imprégner pleinement de son contenu, afin d’en saisir les subtilités, le ton et l’ambiance générale. Pour Le Cid de Corneille par exemple, outre les rideaux qui évoquent le fait qu’il s’agit d’une pièce de théâtre, j’ai mis en corrélation une épée et une rose, symboles du dilemme de Rodrigue lorsqu’il doit choisir entre son amour pour Chimène et son devoir en battant en duel le père de cette dernière. L’ombre portée sous le titre souligne la dimension dramatique de l’œuvre.
Couverture de livre pour Le Cid de Pierre Corneille.
Pour Le Dernier Jour d’un condamné de Victor Hugo, plaidoyer contre la peine de mort, j’ai assimilé le titre et le nom de l’auteur à des barreaux devant la silhouette déshumanisée et anonyme du prisonnier. J’ai repris les mêmes codes graphiques pour Quatrevingt-treize et L’Homme qui rit, deux autres romans à forte portée politique. Dans le premier, qui a pour trame de fond la Révolution Française et la Terreur, j’ai situé le contexte en montrant le chateau des Lantenac (d’après un dessin de Victor Hugo), famille au sein de laquelle vont se confronter deux visions politiques opposées : celle de la tradition monarchique et celle de la révolution républicaine. Dans le second, j’ai représenté les deux éléments qui mettent l’intrigue en place : le naufrage du bateau d’où le protagoniste réchappe et le rictus qui le défigure. Les couleurs sont volontairement ternes et tristes, en accord avec la dimension dramatique et politique de ces trois œuvres.
Couvertures de livres pour Le Dernier Jour d'un condamné, Quatrevingt-treize et L'Homme qui rit de Victor Hugo.
La couverture des Malheurs de Sophie de la Comtesse de Ségur a raisonné en moi comme un souvenir d’enfance. Outre le livre que j’ai lu lorsque j’étais plus jeune, j’ai également été bercée par la série d’animation que je regardais chaque soir après l’école. L’image qui m’est donc immédiatement venue en tête en pensant à Sophie a été le tissu rose et la dentelle de sa robe, son ruban vert, ainsi que l’épisode des sourcils coupés, qui est de loin celui qui m’a le plus marquée.
D’autres couvertures ont suivi, chacune tendant à retranscrire l’univers de chaque livre : la vie malheureuse d’épouse et de mère de Jeanne dans Une Vie de Guy de Maupassant, les batailles Napoléoniennes de La Chartreuse de Parme de Stendhal, Le Rouge et le Noir du même auteur, etc.
Couverture de livre pour Les Malheurs de Sophie par la Comtesse de Ségur.
Couverture de livre pour Une Vie de Guy de Maupassant.
Couverture de livre pour La Chartreuse de Parme de Stendhal.
Couverture de livre pour Le Rouge et le Noir de Stendhal.
Chapitre 2 - La création d’une collection
Glose étant régulièrement utilisée en milieu scolaire, nous avons décidé de mettre en plus à disposition un grand panel de livres libres de droits à étudier en classe. S’ensuivait donc un grand nombre de couvertures à réaliser, mais nous ne voulions pas que cela se fasse au détriment de la qualité.
Contrairement aux livres précédents, j’ai donc choisi de rester dans la tradition éditoriale française, réputée pour la sobriété de ses couvertures. Afin que chacune d’elle soit unique, j’ai défini un ensemble de constantes et de variables, dans l’optique de créer la collection des Classiques Glose.
La structure
Elle est identique pour tous les livres, avec la présence des informations principales sur le tiers haut de la couverture, et l’image évocatrice de l’œuvre occupant les deux tiers restants.
Couverture de livre pour les Contes à Ninon de Émile Zola.
Couverture de livre pour Mademoiselle Fifi de Guy de Maupassant.
L’image et la couleur
Le choix des images s’est révélé d’une importance capitale, le but étant que ces visuels transmettent l’univers et l’ambiance inhérents à chaque œuvre : la bourgeoisie parisienne de Pot-Bouille, l’ambiance exotique du Supplément au Voyage de Bouguainville, la passion adultérine de Thérèse et Laurent dans Thérèse Raquin, etc. De là est ressortie une ambiance colorée que j’ai appliquée à la marge et au nom de l’auteur, le but étant de donner de la singularité à chacune des couvertures.
Couverture de livre pour La Mare au Diable de George Sand.
Couverture de livre pour Pot-Bouille de Émile Zola.
Couverture de livre pour le Supplément au Voyage de Bougainville de Diderot.
Couverture de livre pour Thérèse Raquin de Émile Zola.
La typographie
J’ai choisi de tirer parti de la grande variété de longueurs de titres en m’octroyant une certaine liberté dans leur composition, ce qui a permis de donner des rythmes et impacts différents aux ouvrages.
Visuel représentant la grille de composition des couvertures de livres.
Automatisation
Une fois la structure, l'image et la couleur définies pour les plus de 2000 ouvrages publiés par Glose, j'ai mis en place un processus d'automatisation sur InDesign afin de réduire considérablement le temps de production de ces couvertures. Cela nous a permis d'en créer la totalité en 1 mois.

Voir aussi

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